Cette nouvelle mouture grand écran (la première depuis 40 ans) des aventures du Robin Hood américain, nous la devons à un Néo-zélandais émigré à Hollywood, et pas n'importe lequel, à un maître du film d'action, MartinCampbell, créateur d'ABSALOM 2022 ou plus récemment de GOLDENEYE.
Le scénario est solide, intelligent et original. Nous avons deux Zorro pour le prix d'un: le maître et le disciple. Don Diego de la Vega (magnifique Anthony Hopkins), alias Zorro, voit sa famille décimée et ses biens brûlés, avant d'être jeté pour y pourrir dans une sinistre oubliette. Il s'en échappe au bout de vingt ans pour se venger de son bourreau, le gouverneur Rafael Montero (cynique et élégant Stuart Wilson). Zorro vieillissant va transmettre son "know-how" au jeune Alejandro Murieta (Antonio Banderas) et transformer le bouillant étalon en un digne alter ego. Banderas convainc par sa candeur fougueuse, sa mutation rapide en gentleman, ses prestations de duelliste, son jeu physique de qualité : voyez avec quelle élégance Helena (éblouissante Catherine Zeta-Jones) et lui s'adonnent aux joies du fleuret ! Les duos et les duels sont splendidement chorégraphiés, les décors grandioses, et les plans de cavaliers solitaires sur fond de ciel chromo d'un kitsch délicieux.
Le film a un rythme endiablé, Hopkins est parfait dans son rôle de sage, son apprenti émouvant et fascinant tout au long de son parcours initiatique plein d'embûches qu'il surmonte avec beaucoup d'humour. Les Zorro 1998 succèdent dignement à Douglas Fairbanks, Errol Flynn, Tyrone Power ou Alain Delon, pour ne citer qu'eux! Quant à la belle Helena, elle crève l'écran!
Pour bien commencer la Nouvelle Année: ZORRO, pétillant comme le champagne!
Suzanne Déglon