Polanski a toujours flirté avec le démon. Pour faire frémir (Rosmary's Baby), faire rire (Le bal des vampires) ou simplement pour traquer celui qui se cache en tout être humain. Il nous revient cette fois-ci, en pleine forme, avec un sujet réellement satanique, soutenu par un scénario solide et son art unique de la mise en scène.
Un riche collectionneur, heureux possesseur des "Neuf portes du royaume des ombres" charge Dean Corso (excellent J. Depp), expert en livres anciens, de retrouver, où qu'ils soient, les deux autres exemplaires existant de cet ouvrage que le Malin lui-même aurait dicté. De New-York vers l'Europe, un dangereux voyage commence...
Pour poser l'ambiance, Polanski a fait appel à Darius Khondji (qui c'est celui-là?). Ce français est sans doute (c'est mon avis) un des meilleurs directeur de la photo actuel, un type capable de tourner avec des éclairages si minimes, qu'on a l'impression qu'il pourrait filmer un combat de ramoneurs dans un tunnel. Déjà sur Seven, son travail nous avait stupéfié, mais là, il ne nous laisse qu'une question: Mais Diable, comment fait-il?
Nicolas Kissling