Durée: 2h06
Plus du tout en phase avec la profession, Steve Everett (Eastwood) est un journaliste d'investigation, mis gentiment sur la touche pour ses excès de toutes sortes et son sale caractère. Le jour d'une exécution capitale, on lui confie néanmoins un article sur les dernières heures du condamné (I. Washington, belle découverte).Têtu comme un âne, et malgré les mises en garde de ses supérieurs, il ne peut s'empêcher d'enquêter sur la culpabilité du malheureux. La course contre la montre est lancée.
Cavalier solitaire du cinéma, Clint Eastwood aime le travail bien fait. Aux commandes de 21 films, il a traité tous les genres avec un égal bonheur et si certains thèmes trouvent plus facilement que d'autres leur public, on peut toujours être sûr de la bien-facture exemplaire de ses réalisations. En prenant de l'âge, ce franc-tireur connu pour son respect des budgets (un rêve de producteur), a retrouvé le sens de l'humour et aiguisé son esprit critique sur la société américaine. Il l'égratigne donc méchamment sans que personne ne trouve rien à redire. C'est qu'il a encore une bonne droite, Clint. Avec Jugé coupable, il se dévoile, assumant son âge et ses convictions par le biais d'un personnage qui, hormis sa consommation d'alcool et de tabac, lui ressemble comme un frère. Épris de justice, il nous parle de culpabilité et de racisme, nous rappelant que son étiquette républicaine n'est pas incompatible avec des valeurs telles que le respect et la compassion. Bien fait pour tous les bien pensant rois de l'amalgame bêta, genre: Républicain donc chrétien puritain, sûrement raciste; facho, quoi!
Le conseil de la semaine pour briller en société:
Né à San Francisco en 1930, C. Eastwood s'est d'abord distingué comme joueur de basket avant d'être engagé par l'Universal pour jouer les porte-flingues dans les westerns de la compagnie.
Nicolas Kissling