Un voleur génial mais malchanceux -tiens, on dirait le Dr Ross- est envoyé en prison. Il s'évade et croise alors la route d'un membre des forces de l'ordre comme on aimerait en croiser plus souvent, le flic en question arborant la plastique carrément halucinante de Jennifer Lopez. Cette dernière va poursuivre l'Arsène Lupin yankee avec un zèle qui n'est pas que professionnel.
Elmore Leonard est décidemment un auteur chanceux tant les récents films tirés de ses romans (Get Shorty, Jackie Brown), ont en commun une qualité rare: du style. Et pour se tenir à une ligne stylistique rigoureuse, on peut compter sur Steven Soderbergh. Après une Palme d'Or à 26 ans (!) pour "S e x e , mensonges et vidéo" il s'est imposé courageusement comme le spécialiste d'un cinéma aussi expérimental que peu rentable (Kafka, Schizopolis). C'est donc un réel plaisir de retrouver ce réalisateur atypique aux commandes d'un film plus accessible. Sa mise en scène au scalpel fait merveille dans cette histoire où les personnages, jusqu'au plus secondaire sont plus importants que l'intrigue elle-même.
Hors d'atteinte n'est pas vraiment un polar malgré la classique opposition police-voleur. Ce n'est pas non plus un film d'amour malgré la présence du sémillant George Clooney, l'œil de velours, bien plus à l'aise ici que dans le costume de Batman.
La séduction et la formidable tension qui peut en résulter, là est le véritable sujet du film et ce sur quoi il repose. Des sourires, des regards, ce n'est rien et c'est tout à la fois. Et le cinéma, ça sert à ça! Nous faire croire que plus rien n'est important que cette promesse d'émois à venir, que ce bouillonnement mal contenu des sentiments chamboulés par la magie d'une rencontre de deux êtres que tout oppose. Et puis il y a Jennifer Lopez. Ah Jennifer, que ne donnerait-on pour pouvoir, rien qu'une fois entre quatre yeux, t'appeler d'une voix douce tout simplement "Jenny"...Mais je m'égare, allez, bon film...
Le conseil de la semaine pour briller en société:
Dans la courte filmographie George Clooney se trouve une perle:"The Return Of The Killer Tomatoes", une série Z comme seuls nos amis américains savent les faire où ce bon George est poursuivit par des tomates tueuses. L'acteur n'a pas cru bon de le rayer de la liste, l'assumant même avec une franchise et un humour réjouissant. Merci Docteur.
Nicolas Kissling