Durée: 1h35
Woody Allen fait-il des films uniquement pour payer les honoraires sans doute exorbitants de son psychanalyste? Ô paradoxe! En effet, pourquoi consulter puisque le plus connu des binoclards new-yorkais s'analyse lui-même avec tant de brio devant sa propre caméra. Avec "Celebrity", ce sont les vedettes de tous poils qui en prennent pour leur grade. Mais c'est aussi la fascination béate qu'exercent les célébrités sur nous autres, les simples pékins, que fustige Allen. Et s'il n'apparaît pas personnellement à l'écran, qu'on ne s'y fie pas. Il a trouvé en K. Branagh un clone flatteur, parfait vecteur de ses angoisses quant à la s e x u a l i t é, la vanité et l'insatisfaction perpétuelle. La performance de l'acteur anglais laisse sans voix devant sa faculté de mimétisme.
Il incarne Lee, un journaliste qui cherche désespérément le succès comme scénariste et écrivain, dont le mariage périclite. En quête de gloire, il se perd dans le lit de toutes les célébrités que son métier lui permet de rencontrer. Sa femme, bafouée, trouvera le succès, elle qui n'aspirait qu'au bonheur.
Et Leonardo?, crie le choeur des adolescentes en pâmoison...Eh bien sachez, petites, qu'il campe là une star tête-à-claques, les yeux injectés de coke, capricieuse et violente, genre "je démolis ma chambre d'hôtel". Un grand moment.
La chair est triste et les névroses se vendent à la tonne. HELP! écrit un avion dans le ciel, tout est dit, bravo Woody!
Le conseil de la semaine pour briller en société:
Woody Allen est de Brooklyn. Le pont du même nom, terminé en 1883 déjà, resta longtemps le plus long jamais construit avec ses quelques 2km qui relient Manhattan, indissociable de son uvre au quartier de son enfance.
Nicolas Kissling