Un jeune couple se rend au cinéma pour assister à la première de STAB, un film d'horreur inspiré de la série de crimes qui a ensanglanté Woodsboro l'année précédente. Le public, très excité, a revêtu en majorité la longue tunique noire et le masque que portaient les tueurs, package publicitaire offert gracieusement avec le billet de cinéma. Sur l'écran dans l'écran, nous revivons les événements de SCREAM revisités par Hollywood. Soudain la réalité va, une fois de plus, contaminer la fiction, un tueur se cache dans la salle....
Nous retrouvons dans SCREAM 2 les survivants de SCREAM, qui croyaient avoir trouvé la paix et l'oubli. Erreur! Nouvelle flambée de meurtres, nouvelles apparences trompeuses : personne n'est au-dessus de tout soupçon! Nos repères sont inutiles, nos intuitions trompeuses. Le cauchemar va recommencer, ni tout à fait semblable, ni tout à fait différent.
Avec SCREAM 2, Wes Craven parvient non seulement à surmonter le handicap que constituent les "suites", mais encore à s'en servir pour renforcer le suspense et le détournement du genre amorcé dans le premier SCREAM. Car c'est la complicité du public qui importe, ce public censé connaître non seulement les personnages principaux, mais les lois et les tics du film d'horreur. Le jeu entre le metteur en scène et son public sera donc une suite époustouflante de clins d'oeil complices et de fausses pistes, d'hypothèses qui s'écroulent, bref, un délire paranoïaque!
Venez trembler d'effroi dans votre cinéma préféré, c'est très jouissif, et vous savez bien que le mot "FIN" vous délivrera. Et si vous ne voulez pas vibrer, venez analyser le portrait au vitriol que Wes Craven profite de faire de la société américaine et de ses institutions : l'université, la police, les médias et même le cinéma.
Suzanne Déglon