Wes Craven a fait du film d'horreur sa spécialité et il est passé maître dans l'art de faire dresser les cheveux sur la tête du spectateur (rappelez-vous il y a quelques années le croque-mitaine Freddy). Il s'en prend cette fois à une communauté de fils et filles à papa. En introduisant un serial-killer qui terrorise les étudiants, il bouleverse la quiétude d'un campus d'une jolie petite ville américaine . L'horreur devient alors simple comme un coup de fil. Car, idée particulièrement retorse, le tueur harcèle ses futures victimes d'appels téléphoniques menaçants et les soumet à un questionnaire sur le cinéma avant de les tuer. Les ados eux-mêmes "cinéphages" nourris de vidéos "gores", raffolent de ce genre de questionnaire. Le parfait prédateur dispose alors de tous les atouts pour brouiller les pistes, le suspens est à son comble.
"Scream" est actuellement le film d'horreur le plus rentable de l'histoire du cinéma avec un succès quelque peu inattendu mais néanmoins planétaire. Il a tous les ingrédients pour plaire aux amateurs du genre et aux adolescents: l'humour et l'horreur intrinsèquement liés, des rebondissements, du suspense, des clins d'oeil, des héros teen-agers, un démontage jouissif des mécanismes de l'horreur. Et ce jeu de massacre virtuose pose les bonnes questions sur la violence au cinéma. Pour Craven, les films violents sont le signe d'une société violente et il fait dire à l'un de ses personnages :"Il ne faut pas censurer les films d'horreur: ils peuvent rendre un tueur plus inventif, mais ils ne font pas le tueur."
Vous pouvez méditer sur ces affirmations et réfléchir sur le pouvoir des images mais devant l'écran ce week-end votre peur et les frissons d'angoisse seront certainement très réels.
Cinéphiles et membres de Ciné-Mascotte ne manquez pas ce thriller horrifique !
Raymonde Locher