Pour redorer son image auprès du Roi Soleil, le Prince de Condé invite Louis XIV et sa suite pour une petite agape champêtre de trois jours. Il charge François Vatel, son fidèle intendant, d'organiser une série de repas au faste inégalé. Cuisinier de génie, metteur en scène inventif, Vatel s'acquitte de sa tâche avec brio, mais le troisième jour, consacré à la mer, le poisson n'arrive pas...
Vatel me donne une dernière occasion de me fâcher avant les vacances. Il est de bon ton, dans les médias, de dénigrer, voire de démolir Gérard Depardieu. Les mêmes qui il y a peu le portaient aux nues, lui reprochent de se vendre à la télévision - sans laquelle, soit dit en passant, le cinéma n'existerait plus - fustigent sa boulimie de vie et de rôles, l'accusent de surjouer, de sous-jouer, d'être gros (si, si, je l'ai lu). On touche le fond. Alors bien sûr, à la sortie de Vatel, voilà qu'on entend des phrases du style: "Oui, un film élégant, que Depardieu traverse par hasard"...Assez!... Vatel est un beau, un très beau film soutenu par un Depardieu magnifique, sobre et émouvant pour peu qu'on sache le regarder avec un il objectif. Roland Joffé signe là sa plus belle oeuvre depuis Mission aidé en cela par la belle Uma Thurman et l'excellent Tim Roth.
Quant à moi, je vais tenter de me calmer d'ici à la rentrée. Bonnes vacances.
Nicolas Kissling