Une longue, très longue histoire d'amour unit Woody Allen au jazz. Notre dépressif chronique préféré, qui sévit lui-même chaque semaine en tant que clarinettiste dans un club new-yorkais se devait, un jour, de consacrer un film à cette passion.
Mettant de côté ses névroses habituelles mais conservant son humour et l'acuité qu'on lui connaît, Allen nous propose un portrait, une sorte de biographie dont on ne saura jamais si elle vraie ou juste issue de son imagination. Peu importe, on est emporté dans les méandres parfois troubles des succès et déboires d'Emmet Ray, guitariste autoproclamé meilleur de monde (Sean Penn). Encore une fois, on est soufflé par le talent si singulier de celui que tout le monde le prenait pour une petite frappe sans cervelle, et qui de film en film - devant ou derrière la caméra - bâti une carrière unique et irréprochable. Un grand.
D'un Woody à l'autre, n'oublions pas ce week-end Toy Story 2, la formidable suite des aventures en images de synthèse du petit cow-boy et de son copain Buzz l'éclair. Une nouvelle fois, John Lasseter (Toy Story, 1001 pattes) est aux commandes et prouve à nouveau qu'à l'extraordinaire savoir-faire de son équipe, il apporte le petit plus qui fait d'un film calibré "jeune public" un divertissement universel qui interroge aussi le spectateur sur les aberrations de notre monde. Déjà un classique à classer à côté des précédentes réalisations de Lasseter et de mon petit préféré, FourmiZ
Nicolas Kissling