1799. Le village de Sleepy Hollow est victime d'un soi-disant chevalier sans tête qui décapite ses victimes dans la nuit froide et brumeuse. Dépêché sur les lieux, l'inspecteur Crane (J. Depp, pour la 3ème fois chez Burton) arrive de New-York plein de certitudes. Par des méthodes scientifiques, inédites à l'époque, il pense démontrer vite fait à ces bouseux la réalité rationnelle de ces crimes. Mais l'esprit cartésien va bientôt rencontrer les esprits tout court et sa belle assurance s'effrite le laissant seul face à ses propres démons.
Au milieu des arbres tortueux, dans les forêts spectrales de la Nouvelle-Angleterre, Tim Burton continue inlassablement son travail indispensable et visionnaire. Un cinéma d'aujourd'hui qui rend hommage, et comment, à celui d'hier. Sleepy Hollow s'inspire pour l'histoire de la nouvelle du même non, sous-titrée "la légende du chevalier sans tête", un des mythes fondateurs de l'imagerie romanesque et fantastique américaine. Pour le style, Burton revisite cette fois-ci le cinéma d'horreur anglais des années 50. Christopher Lee, un des piliers de cette grande époque des productions Hammer, fait d'ailleurs une apparition au début de Sleepy Hollow. Oeuvre sombre et magique, d'une grande cohérence visuelle et narrative, on tient peut-être ici le film le plus abouti de Burton. L'éternel ébouriffé réussit l'exploit de nous émerveiller avec une histoire terrifiante. Un retour en enfance qu'on voudrait simple course.
Nicolas Kissling