Benjamin Martin (Mel Gibson) sait trop ce qu'est une guerre pour avoir envie de recommencer. Père de famille patient - avec 7 enfants, il a intérêt - il est fier d'être un pacifiste et d'en montrer l'exemple. Mais son fils, animé par un profond patriotisme et poursuivant avec ardeur les rêves de liberté que son jeune âge lui permet, se lance dans la bataille. Tiraillé entre ses conviction et l'amour de son fils, Benjamin prendra les armes contre les anglais... Depuis le bide monumental de Revolution de Hugh Hudson, un film pourtant excellent, la guerre d'indépendance des États-Unis ne fait plus recette. Personne, même, n'osait plus se lancer dans l'aventure. Il fallait donc que un certain courage à la Columbia pour confier ce sujet délicat à Roland Emmerich. Le réalisateur allemand qui a conquis Hollywood par sa finesse toute germanique (Indépendance Day, Godzilla), plus proche d'une division blindée que d'un prélude de Bach, s'en sort pourtant remarquablement. Il peut, il est vrai, s'appuyer sur le charisme et la formidable popularité (méritée) de Mel Gibson, très à l'aise dans un rôle qui rappelle le William Wallace de Braveheart. Sortant du climat étouffant du dernier Wim Wenders, l'acteur australien retrouve le grand air et le grand public et prouve, en enchaînant deux films aussi différents, qu'il a lui aussi l'idéal de liberté des héros qu'il incarne.
Nicolas Kissling