Ce n'est pas tous les jours qu'on adapte le grand Oscar Wilde au cinéma et Oliver Parker peut se vanter de s'en tirer avec les honneurs.
Tiré donc d'une pièce du grand pourfendeur de la morale victorienne, Un mari idéal regorge des bons mots si caractéristiques de l'auteur du Portrait de Dorian Gray. Cette histoire de dandy un brin décadent, prompt à conseiller les autres sur leurs affaires de cœur, mais pris au piège de ses propres manigances reste cependant assez proche du théâtre. La faute peut-être à un costumier trop zélé. Mais portée par un casting parfait, l'intrigue prend vite le dessus et la qualité des dialogues transforme ce petit côté vieillot en une vraie bouffée de bienfaisante nostalgie du cinéma de papa.
Cate Blanchett (Elisabeth), Rupert Everett, Minie Driver (Will Hunting), et Julianne Moore, tous tirent au même fil (ça porte malheur de dire "corde" au théâtre) pour faire d'Un mari idéal un vrai divertissement typiquement british. Le truc qui donne envie de se donner du "Lord Machin" et de balancer les pires méchancetés avec un langage choisi et un sourire délicieusement hypocrite. Merci Oscar.
Nicolas Kissling