Danny Boyle, Leonardo DiCaprio. Le résultat de leur rencontre tant attendue est enfin là. Mais pour avoir trop parié sur les étincelles qu'allaient inévitablement produire la collaboration du réalisateur culte de Trainspotting et du Roméo américain, certains déchantent. Bien fait. Car La plage n'est pas le nouveau Titanic. Non, La Plage est juste un bon film interprété avec brio par celui qui est sans conteste un surdoué. Capable de jouer dans tous les registres, DiCaprio vaut cent fois mieux que l'image de héros "postérisé" dans les chambres de jeunes filles en émoi devant sa mèche rebelle. Boyle quant à lui, semble s'être un peu assagi. Mais ce qu'il a perdu en folie, il l'a certainement gagné en maîtrise, prouvant en adaptant ce roman culte d'Alex Garland qu'il sait choisir les bons sujets et qu'il est capable d'assumer les productions les plus ambitieuses.
Attention les yeux et surtout les oreilles. South Park, la série d'animation la plus décapante de la télé débarque sur grand écran. Encore une fois, on s'étonne de l'extraordinaire capacité des américains à rire des pires travers de leur société. Si les excellents Simpsons on déjà défriché avec beaucoup d'humour le terrain de l'autodérision animée, South Park va plus loin et s'adresse sans conteste à un autre public. La ligne graphique est toujours aussi volontairement simpliste et le langage de Kenny, Kyle, Stan et Cartman est toujours aussi ordurier. Les quatre affreux jojos symbolisent tout ce que la classe moyenne endure et aussi tout ce que sa frustration peut engendrer de détestable. Ils sont lâches, cruels, racistes et totalement sous l'influence de la télévision qui a depuis longtemps remplacé des parents démissionnaires. C'est terrible, mais hilarant...
Nicolas Kissling