Le péplum était mort et enterré. Franchement, qui avait encore envie de subir un interminable mélodrame mettant en scène de jolis garçons en jupette qui croisent le fer du bout des doigts, défendant la veuve et l'orphelin avec un langage du XIXe siècle? C'était compter sans Ridley Scott revenant des enfers, ou presque. Après l'échec de 1492, le grand réalisateur d'Alien semblait sombrer dans une médiocrité qui allait le conduire à l'anonymat. Mais, dans un superbe sursaut d'orgueil, Scott exhume ce genre disparu et le transcende. Avec le concours des technologies de pointe, il en fait un grand film spectaculaire où les morceaux de bravoure et le faste de la Rome antique laissent aussi la place à des face à face intimistes très convaincants, où percent la souffrance et la folie des hommes.
Maximus, brillant général de Marc Aurèle, est choisi par ce dernier pour lui succéder en lieu et place de son fils, Commode. Mais le mal nommé fiston ne l'entend pas de cette oreille. Malade de l'amour que son père ne lui à pas donné,il se débarrasse de Maximus et des siens, du moins le croit-il. Devenu gladiateur, Maximus revient à Rome. Le combat pour la justice ne fait que commencer.
Russel Crowe, découvert dans L.A. Confidential, et plébiscité dans Révélations, prouve qu'il à la carrure d'un très grand. Sa formidable présence physique et la justesse de son jeu lui promettent une superbe carrière. J. Phoenix, inquiétant à souhait, n'est pas en reste. Un grand moment, la saison démarre bien...
Nicolas Kissling