Thème récurent de la carrière de Dianne Kurys, les rapports hommes - femmes sont à nouveau au centre de ses préoccupations dans ces Enfants du siècle. Mais pas n'importe quel homme et encore moins n'importe quelle femme. C'est en effet des transports agités voire houleux d'Alfred de Musset et de George Sand qu'il est question. Un amour - passion comme l'histoire n'en retient que peu. Et pour avoir lu des extraits de la correspondance que se sont échangé ces deux-là, votre chroniqueur préféré ose affirmer que la réalisatrice a dû mettre pas mal d'eau dans le vin ma foi fort en cuisse de leur relation, pour rendre l'affaire présentable...
Qui ne se souvient pas du mignon petit Momo de La vie est un long fleuve tranquille de Chatillez. Après ce morceau de bravoure, Benoît Magimel n'a cessé d'apprendre son métier avec humilité, sachant se contenter d'apparitions bien choisies chez Téchiné par exemple. De son enfance, il a gardé ce regard curieux et son air frondeur. Il campe ici un Musset saisissant, épris de liberté et d'amour jusqu'à la folie. Juliette Binoche qui n'a, elle, plus grand chose à prouver, parvient sans peine à être crédible, même en se faisant appeler George. Ah, Juliette! Le spectateur sera ravi mais regrettera toujours de n'avoir pas fait partie des Amis de George!
Nicolas Kissling