L'Australien Philip Noyce avait fait sensation avec son premier film sorti chez nous: Calme blanc. Tendu et oppressant, ce huis-clos maritime impressionnait par sa sobriété et son suspense savamment distillé. Dès lors, Noyce et devenu un des faiseur hollywoodiens les plus demandé, mais son talent semblait se diluer dans des productions convenues. Excellente surprise donc que ce remarquable thriller, au scénario très malin qui arrive à point nommé pour relancer ses actions.
En associant un as de l'enquête devenu tétraplégique et suicidaire (D. Washington) et une jeune policière qui n'a pas froid aux yeux (Angelina Jolie, bien nommée et vraiment douée), il crée un couple original qui doit littéralement ne faire qu'un pour mettre fin aux agissements d'un serial-killer. Épatant...
Épatant aussi, le premier long métrage de Sam Karmann, Kennedy et moi. Il met en scène Simon, un écrivain en pleine crise existentielle (Bacri), qui ne trouve plus aucun intérêt à sa vie confortable et bourgeoise. Ses enfants l'ennuient, son métier l'indiffère, même sa femme (N. Garcia) ne lui inspire plus grand chose. Mais son psy possède une montre bien particulière... Intrigant non?
J'ai toujours préféré le schtroumpf grognon à son collègue farceur. Aussi, je voue à Jean-Pierre Bacri une admiration peu ordinaire. Avec sa compagne et complice Agnès Jaoui et leur "famille", Daroussin, Karmann et quelques autres, il nous distille un autre cinéma, critique, intelligent et drôle. Ils forment, à mon avis une vraie "nouvelle vague", mais sans prise de tête intello-artisique. En prise directe avec la réalité sociale, ils mettent avec humour le doigt où ça fait mal en appelant un chat un chat. Et ça fait un bien!...
Nicolas Kissling