Voilà un genre qu'on ne voit plus guère qu'à la télé, pendant la grille des fête, quand le chef des programmes est bien luné. Personne n'ose plus se lancer dans la grande fresque romanesque sur fond de paysages exotiques, pour le simple plaisir de conter une belle histoire et de faire rêver le spectateur. C'est sans doute pour cela qu'Anna et le roi nous laisse comme un arrière goût d'enfance envolée après trop de flingues et de journaux du soir.
Anna Leonowens à de la chance. Quand on est femme au XIXè siècle, partir dans le lointain royaume du Siam pour en assurer l'éducation de ses princes tient de la fable. Mais, femme de tête, elle bouleverse un monde de règles et de codes bien établis et le roi lui même en est pas mal bouleversé aussi.
C'est bien sûr grâce à Jodie Foster, à son style intemporel que le film tient la route. Le rôle d'Anna, très proche, par certains aspects, de son propre parcours ne devait pas lui échapper. Femmes brillantes, indépendantes mais de fait assez seules, Anna et Jodie se confondent bien souvent. Mais n'oublions pas la très bonne prestation de Chow Yun-Fat, (le roi) qui s'en tire avec les honneurs dans un rôle immortalisé sur scène et à l'écran par le grand Yul Brynner (Le roi et moi).
Dernière minute: J'apprends à l'instant que ce week-end, plus précisément samedi et dimanche à 17h, on pourra voir dans notre salle préférée Salsa de Joyce Sherman Bunuel. Ce petit film dansant plein d'entrain et qui a l'avantage indéniable de ne jamais se prendre pour ce qu'il n'est pas, nous révèle deux jeunes acteurs prometteurs, Vincent Lecoeur et Christianne Gout. C'est aussi l'occasion de dire adieu à Roland Blanche, qui nous a quitté bien vite. Il était de ces acteurs trop souvent cantonné dans des rôles secondaires mais qui a su s'attirer le respect de tous. Salut...
Nicolas Kissling