En première de ce cycle de conférences, nous recevons Monsieur le Secrétaire d'Etat à la Science et à la recherche, Charles Kleiber qui, après une formation d'architecte et une licence en économie sanitaire s'est vu proposé le poste de responsable des Hospices cantonaux avant d'accéder à la fonction d'aujourd'hui.
De Mao au Prof. A. Bonnard, Monsieur Kleiber nous a éblouis par quelques citations, mais surtout par son érudition, sa pensée et par sa projection de notre système universitaire et de nos Hautes Ecoles dans l'orbite internationale. En effet, Internet nous fait prendre conscience que nos Hautes Ecoles ne peuvent plus rester en marge de ce qui se passe à l'extérieur. De cantonal ou fédéral, Monsieur Kleiber verrait le statut des universités plus international, compte tenu de leur valeur, reconnue hors de nos frontières.
Il prône une transformation dynamique de notre système universitaire, qui passerait par des aménagements entre Universités et Hautes Ecole, de même entre marché et économie, avec la production en point de mire. Dans le cadre de ses objectifs Monsieur Kleiber a su par ailleurs convaincre notre Gouvernement fédéral d'investir davantage dans la recherche, évitant ainsi la stagnation.
Les habitués des structures conventionnelles universitaires pourraient craindre l'oubli des sciences humaines ou leur mise à l'écart. Rien de tel. Mais les sciences naturelles sont, à entendre notre conférencier, le moteur du système universitaire de demain. Et le moteur pour le futur de nos étudiants passera par la mobilité et la connaissance des langues.
Nous nous abstiendrons de mentionner ici tous les critères politiques et scientifiques poursuivis, l'exposé de Monsieur Kleiber était si dense qu'il ne supporterait pas le résumé.
Notre Secrétaire d'Etat souhaiterait notamment que la formation supérieure ne soit plus un privilège mais une exigence sociale et économique et que l'enseignement de nos racines, de notre passé maintienne sa place, sans quoi aucune projection dans le futur ne sera possible.
" Ce ne fut pas une conférence, mais un événement ". Tel fut le commentaire élogieux de Monsieur Graber, ancien Conseiller fédéral.
En réponse à la remise en question du passé de notre pays et de nos autorités durant la deuxième guerre mondiale, en particulier depuis la chute du mur de Berlin, nos autorités fédérales ont donné mission à une Commission d'historiens de faire toute la lumière sur ce qu'aura été nos relations avec l'Allemagne nazie durant cette période.
C'est à l'heure où s'annonce la retraite que le Conseil fédéral demande à M. le Professeur Bergier, titulaire de la chaire d'Histoire à l'EPFZ, de prendre la présidence de cette Commission, qui dès lors porte son nom.
Notre conférencier débute sa présentation sur le passé de la Suisse durant la deuxième guerre mondiale, en expliquant pourquoi le questionnement de la population est venu si tardivement. Il utilise pour illustrer son propos une très jolie métaphore : le choc des générations a provoqué, selon lui, " un carambolage ", le carambolage du temps et parmi les blessés se trouve la Suisse.
De par sa nomination, cette commission recouvre une tâche d'historien d'Etat quasiment, et lui donne le privilège délicat de l'accès aux documents d'archives, particulièrement à ceux des entreprises de notre pays, qui se sont largement ouvertes aux nécessités de l'enquête, documents dont il relève la richesse, d'un enseignement important et parfois surprenant. Un énorme travail de recherche donc pour cette commission, constituée de 9 membres et renforcée de l'appui de 30 chercheurs historiens et juristes.
La commission Bergier endosse une responsabilité quasiment scientifique vis à vis du monde et devant le Gouvernement : la vérité crue peut faire encore plus de tort à la Suisse, ou créer la division. Mais notre conférencier se dit certain que le courage de dire la vérité est payant sur le long terme. Mieux vaut prendre notre responsabilité et assumer notre passé pour l'avenir de la Suisse.
Les fidèles des conférences du Château auront été récompensés, après avoir bravé la neige en ce soir du 17 novembre, en voyant notre Château recouvert de neige. Son donjon sous ce manteau blanc en avait une prestance toute particulière sous les feus des projecteurs.
Mais sous les feus de la rampe ce soir-là nous recevions Monsieur Philippe Bieler, Conseiller d'Etat habitant notre district.
Monsieur Bieler nous a présenté tout d'abord les buts poursuivis par son parti politique, " les Verts ", que l'on a tendance à croire uniquement tournés vers l'écologie, alors que bien d'autres préoccupations les animent : l'intégration, l'immigration, le racisme, l'égalité entre hommes et femmes et l'équité sociale tout comme le développement durable.
A productivisme et de mondialisation, ils opposent une croissance qualitative et mesurée, une décentralisation évitant la surexploitation de certains pays, car il est temps de maintenir le capital naturel de notre planète.
Monsieur Bieler s'est ensuite livré, sans langue de bois, à l'explication de la vie de la minorité qu'il représente au sein d'un gouvernement qui n'est pas particulièrement favorable " aux Verts ". Mais la solidarité prime avant toute chose lors des débats et les opposants ne sont ennemis que lors d'élections. Sinon les 7 sages font corps, mais tendent dans la mesure du possible d'apporter l'influence de leur conviction politique. Il est de leur devoir de maintenir une performance de l'ensemble qu'ils constituent.
En toute modestie Monsieur Bieler nous cite encore quelques thèmes sur lesquels il a laissé son empreinte lors de ses passages dans les différents départements qu'il a occupés : Justice et Affaires Militaires, Social et Assurances, et aujourd'hui les Infrastructures. A chaque fois une nouvelle passion l'anime et son souci d'écologiste humaniste trouve un écho dans chaque domaine, fut-il le transport ou l'aménagement du territoire.
Nous terminons cette soirée à l'image des précédentes conférences, sans oublier de remercier les sponsors, les aides précieuses des coulisses et les mains pâtissières qui se renouvellent année après année.
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