Investigations archéologiques 1972-1975
A l’occasion de la pose du dallage dans la cour du château d’Oron, l’architecte responsable de cette opération, Monsieur Pierre Margot, à Lausanne, a effectué quelques sondages. Ils ont mis à jour un mur, parallèle à l’axe longitudinal de la cour. De ce fait, M. Pierre Margot, en accord avec le président de l’association pour le château d’Oron, Monsieur Héli Liard et l’archéologue cantonal, Monsieur Edgar Pélichet nous ont mandaté pour diriger la suite des fouilles archéologiques. Il fut décidé, en accord avec l’architecte, d’effectuer un programme restreint, dans un délai d’une semaine environ. Les investigations furent réalisées entre les 19 et 26 janvier 1972 sous la direction de Werner Stockli, Moudon, avec le concours de son technicien de fouille, Franz Wadsack, Lausanne. M. Pierre Margot fonctionna comme expert.
Rapport technique
Selon le programme d’investigation, 5 sondages furent effectués:
1) Angle sud-est
2) Angle nord-est
3) Fosse de sondage transversale au milieu de la cour
4) Angle nord-ouest
5) Angle sud-ouest
Chaque sondage a été fouillé jusqu’à la terre vierge, c’est-à-dire jusqu’au rocher en molasse, soit à une profondeur de - 0.70 m dans l’angle sud-est et à - 1.25 m à l’angle sud-ouest de la cour. La surface du rocher est donc légèrement inclinée vers l’ouest. Le dallage actuel suit à peu près cette pente.
Sondage 1
Surface fouillée: 2.60 x 3.40 m, profondeur: - 0,37 m à -0.93 m.
Dégagement de la surface du rocher sur lequel reposent quelques pierres en vrac, ne permettant pas d’établir une structure bien définie. Le mur sud et le mur est de la cour sont liés.
Sondage 2
Surface fouillée: 2.70 x 3.00 m, profondeur: - l.00 m (mur) à - 3.35 m (rocher).
a) Le mur le plus ancien a été découvert sous le mur oriental de la cour actuelle. Seule sa face ouest est accessible.
Le mur est appuyé sur le rocher; il est composé de morceaux de molasse montés en vrac (entre 20 et 50 cm de long et 10 et 25 cm de haut) posés en assises relativement régulières. Ces morceaux sont liés avec un mortier gris foncé assez grossier.
b) Mur, situé parallèlement au mur nord de la cour actuelle. Il est appuyé contre le mur a), donc postérieur à celui- ci. Le couronnement du mur b) mesure en largeur l.l0 m, il a du côté nord un fruit de 0.60 m sur une hauteur de 1.60 m environ, fruit qui prouve bien, qu’il s’agit de la face extérieure. En effet, on a observé qu’au sud le rocher monte jusqu’à - 1.41 m tandis qu’au nord il n’arrive qu’à - 3.10 m. Le mur b) repose donc à cheval sur une falaise d’une hauteur d’environ 1.70 m.
c) Le mur nord de la cour actuelle appuie contre le mur a). Il repose également sur le rocher. La coexistence des murs b) et c) n’a pas de sens, c) doit être postérieur aux murs a) et b).
d) Le mur oriental de la cour actuelle est appuyé sur les murs a) et b) et bute contre le mur c). C’est donc le plus récent des quatre murs dégagés dans le sondage 2.
Sondage 3
Tranche de sondage de 0.80 m de large traversant la cour; profondeur: - 0.91 à 1.54 m.
Les observations se recoupent à peu près avec celles faites dans les sondages 1 et 2. Le mur b) mesure 1.25 m de large au couronnement; il a un fruit du côté nord.
Le rocher au sud du mur b) apparaît aux niveaux variant de - 0.91 à - l.l0 m. Au nord, la fouille n’a pas été prolongée jusqu’au rocher, puisqu’à 1.54 m celui-ci n’était pas visible. Il semble donc qu’à cet endroit son niveau soit sensiblement plus bas.
Sondage 4
Surface 6.0 x 2.0 m, profondeur de - l.0l à - 1.69 m.
Dégagement du mur b) coupé à son extrémité occidentale par un caniveau d’écoulement. A l’ouest du caniveau le mur ne réapparaît plus. Il faut en conclure qu’il tourne vers le sud.
Entre les deux contreforts de l’escalier nous observons un décrochement d’environ l0 cm par rapport au mur. A l’est de celui-ci le mur mesure 1.25 m, à l’ouest 1.35 m de large A l’intérieur de l’angle supposé, le rocher se trouve à - 1.27 m, à l’extérieur il n’a pas été dégagé.
Sondage 5
Surface 4.00 x 0.80 m, profondeur - 0.84 à - 1.26 m.
Afin de confirmer la supposition avancée dans la description du sondage 4, soit, que le mur b) se prolongerait vers le sud, nous avons entrepris le sondage 5.
Pour prouver cette hypothèse, la fouille devait donc s’effectuer le long du mur sud. Ceci nous permettrait par la même occasion d’examiner le mur sud.
En effet, cet examen nous a procuré un résultat positif puisque aucune trace du mur n’a été relevée lors de la fouille. En revanche, nous avons constaté deux arrachements, l’un en saillie l’autre en retrait, dans le mur sud de la cour actuelle indiquant chacun une reprise de construction. Ces reprises ont été exécutées au moment où l’on a appuyé le mur sud de la cour actuelle contre ce mur qui, lui, est perpendiculaire. Ces deux reprises nous permettent de mesurer la largeur du mur b): 2.10 m. Il était certainement appuyé sur le rocher qui remonte jusqu’à - 0.04 m à l’est et jusqu’à - 1.25 m à 1’ouest.
Interprétation (voir plan des étapes de construction)
Le mur a), la structure la plus ancienne dégagée au château d’Oron devrait correspondre, selon notre hypothèse de travail, à un mur appartenant à un donjon carré qui est très probablement le premier édifice sur place. Il peut remonter à la fin du XIIe siècle.
Le mur b) est sans doute un rempart, les constructeurs ayant profité de la petite falaise pour l’ériger. A l’ouest, où la falaise était inexistante, le même mur a été élargi, car les attaques de l’ennemi étaient à prévoir de ce côté-là. Nous avons déterminé arbitrairement l’extension de la fortification vers le sud et est. Un corps de logis, de dimensions modestes, environ 15x8 m, était probablement adossé à ce rempart. Dans la chronologie relative le mur b) s’inscrit dans la deuxième période; il a été construit probablement dans la première moitié du XIIIe siècle.
La prochaine étape de construction comprenait l’agrandissement du corps de logis, dont le mur sud fut intégré au château actuel. L’emplacement du mur ouest correspond au mur ouest de la salle au sud de la cour actuelle, et c’est là que l’agrandissement du XIVe siècle prend naissance.
En revanche, la situation du mur oriental est hypothétique. La chronologie relative nous amène à une datation, pour la troisième étape de construction, à la seconde moitié du XIIIe siècle.
Le quatrième chantier donne l’extension définitive du château vers le sud, l’ouest et le nord. Le mur d’une épaisseur de 2.70 m environ, avec ses grandes fenêtres, doit remonter au XIVe siècle.
Werner Stockli
En vue de la restauration de l’annexe du château d’Oron, la façade ouest (côté Oron-la-Ville) a été décrépie. Nous avons été mandaté par M. Margot architecte à Lausanne, pour effectuer l’analyse de cette façade, en vue d’établir la chronologie des différentes étapes de construction, ceci en accord avec M. H. Liard président de l’association pour la Conservation du château d’Oron.
Nos investigations ont été entreprises du 21 décembre 1973 au 15 mars 1974, avec quelques interruptions dues aux intempéries.
Un plan de la zone occidentale et une élévation de la façade occidentale relevés à l’échelle l:20, documentent notre étude. Les plans sont accompagnés d’une série de photographies. Ce dossier a été établi sous ma responsabilité scientifique par Mme B. Amsler pour les dessins, et par M. D. Fibbi pour les photos.
L’objet de nos investigations a été axé sur la partie occidentale de l’annexe du château d’Oron, Nous avons étudié les structures de la façade occidentale et nous avons constaté 3 étapes de construction. Le plan général de l’édifice a permis l’interprétation des vestiges archéologiques contenus dans cette façade.
Description archéologique
La maçonnerie la plus ancienne se trouve vraisemblablement au centre et à la base de la façade ouest (voir schéma et élévation au l:20). Cette maçonnerie est formée de morceaux de molasse montés en vrac au mortier blanc composé de gravier allant jusqu’à 5 mm de diamètre. Au centre de ce fragment de maçonnerie, on lit le seuil et les 2 piédroits d’une porte de 0.98 m de large. Le seuil en molasse, posé en saillie de 3o cm par rapport au parement de la façade, se trouve à environ 2.60 m du terrain actuel.
Un examen minutieux du mortier a permis de déterminer l’extension de la construction vers le haut et vers le sud, tandis qu’au nord la limite est bien démarquée par des blocs de tuf.
Pour comprendre ce fragment de maçonnerie percée d’une porte au premier étage, il faut l’étudier en plan. On s’aperçoit que derrière ce mur se situe un bâtiment carré d’environ 6.00 m de côté, dont l’angle nord-ouest correspond à la limite septentrionale. Bien que cet édifice ait été presque intégralement reconstruit au 18e siècle, nous sommes convaincus que cette reconstruction est basée sur le plan d’une tour de défense de la porte du château, remontant au 14e siècle.
Au nord de cette tour, et s’appuyant contre elle, on trouve un autre mur situé en retrait d’environ 30 cm par rapport au parement actuel du mur de l’annexe, parement qui n’est qu’un plaquage monté devant le mur primitif.
Il s’agirait en fait d’un modeste rempart primitif reliant tour et château.
L’ouvrage fortifié du 14e siècle fut agrandi et exhaussé au 16e siècle, formant un plan rectangulaire de 34.0/27.0 m. Ces dimensions correspondent à peu près à l’extension actuelle. Les angles de cet ouvrage étaient flanqués de tours rondes qui subsistent encore au nord-est et au sud-ouest.
Ce deuxième chantier est lisible sur la partie septentrionale de la façade ouest dont le mur s’appuie contre la tour du 14e s.
Ce mur, construit en maçonnerie, est formé à son extrémité de blocs de tuf faisant penser à une chaîne d’angle, et l’on pourrait en déduire, à première vue que c’est la maçonnerie de la tour du 14e qui bute contre cette éventuelle chaîne d’angle.
Le mur nord et l’angle nord-ouest sont construits dans le même temps en blocs de molasse appareillés. Une fissure verticale importante s’est produite dans chaque angle des façades nord et ouest. L’angle nord-ouest est renforcé par un petit contrefort en blocs de molasse appareillés à bossage arrondi. Il est couronné d’une tour d’angle ronde en blocs de tuf posés sur trois assises de blocs de molasse formant console.
Les fenêtres et la corniche sont également en molasse. Plusieurs éléments (bossage arrondi, tour d’angle et notamment sa corniche) permettent de dater ce deuxième chantier vers la fin du 15e ou au début du 16e siècle.
La fortification de la porte du château d’Oron, édifiée aux 15e/16e siècles est très probablement tombée en ruine et a dû subir d’importantes réparations dans le courant du 18e siècle. En particulier le mur oriental et la partie est du mur sud ont été complètement reconstruits. En même temps on a créé dans la vieille tour du 14e siècle 4 fenêtres par étages, fenêtres avec encadrements de molasse munis de battues de volets. Le petit pavillon logé dans la façade sud a été construit lors de ce troisième chantier.
Au moyen de plusieurs dates nous pouvons situer le troisième chantier :
1) 1747 - dans le mur sud de la fortification de la porte du château
2) 1749 - gravée dans une pierre intégrée dans le mur sud du château à proximité de l’entrée et à 1.50 m environ du sol.
3) 1749 - au-dessus de la porte d’entrée dans la première fortification, indiquant certainement une restauration.
4) 1791 - sur le linteau de la petite porte dans la façade sud de l’annexe (à coté du pavillon)
5) 1823 - sur le linteau de la fenêtre supérieure au sud de la façade ouest de l’annexe.
Werner Stockli
L’investigation archéologique de 1975
1. Introduction
Le fossé du château d’Oron fut aménagé au pied de la façade ouest de l’annexe et du rempart, seul endroit naturellement mal défendu par la pente faible de la colline.
Le fossé a une longueur (nord-sud) d’environ 34 m ses extrémités étant définies par les pentes sud et nord de la colline sur laquelle le château a été construit. Sa largeur n’est guère supérieure à 10 m.
Les douves ont été crées en taillant le rocher très saillant sur la crête de la colline. Aux endroits où le rocher (molasse) ne permettait pas de donner au fossé une hauteur satisfaisante (env. 3 m), des murs en moellons ont été élevés contre la terre, taillée verticalement au préalable. Le rocher étant surplombant en certains endroits il fut repris en sous-oeuvre par des murs de soutènement.
Le rempart à l’est des douves a été construit sur le rocher.
Lors de la restauration du rempart occidental notre bureau a été mandaté pour entreprendre une investigation archéologique des douves. Cette investigation a été réalisée du 26 au 30 mai 1975 sous forme de sondages dans la terre, et dirigée par Olivier Feihl de Moudon qui a également relevé les plans et stratigraphies.
2. Les sondages
Cinq sondages, répartis sur toute la longueur et à l’intérieur du fossé, ont été effectués.
Sondage 1, (12 m / 1 m)
Le sondage 1 traverse le fossé de part en part.
A l’ouest de la tranchée se trouve le mur du fossé dont la semelle repose sur la molasse, à 0.5 m sous le niveau du sol actuel. La molasse s’étend horizontalement, à l’intérieur des douves, sur quatre mètres, et brusquement elle disparaît en profondeur.
A 2.80 m de la façade ouest de l’annexe, un mur de direction nord-sud a été mis au jour. Son niveau de démolition se trouve à 0.30 m sous le niveau du sol actuel.
Les deux parements du mur composé de gros moellons en calcaire ne sont pas parallèles. Le parement occidental est parallèle à la façade ouest de l’annexe, tandis que le parement oriental se resserra vers le nord. La largeur du mur au sud du sondage est de 1.70 m, et au nord de 1.40 m.
Le parement oriental forme un angle, démontrant ainsi la liaison de ce mur avec la façade ouest de l’annexe. En plus, au pied de l’angle nord-ouest de la cour, les vestiges d’un piédroit de porte ont été découverts. Il doit s’agir de l’entrée d’un local délimité par la façade ouest de l’annexe (préexistant) et par le mur dégagé dans le sondage 1.
Cette maçonnerie est formée de gros blocs de calcaire posés en assises assez régulières et liés avec un mortier gris- jaunâtre, assez grossier. Côté ouest le mur repose sur la terre vierge à 2.00 m du niveau du sol, tandis qu’à l’est il repose sur le rocher, à 0.80 m du sol. Il est probable que le parement oblique ait été construit ainsi, de manière à suivre la ligne décrite par le rocher à cet endroit, et qu’au niveau du sol du bâtiment, le mur ait été aminci et construit avec deux parements parallèles.
En stratigraphie, nous observons une couche de terre meuble et d’humus recouvrant toute la surface du fossé. Nous observons à l’ouest du mur dégagé (b) une couche de terre avec une énorme quantité de déchets de molasse verte (couche 2). Cette couche dont le niveau inférieur se situe à 0.80 m en dessous du sol actuel, bute à l’ouest contre la terre vierge et à l’est contre le mur B (mur dégagé dans ce sondage).
La terre vierge qui apparaît là où rocher disparaît descend en direction de la semelle du mur dégagé.
Entre la terre vierge et la couche 2, une couche (3) composée de morceaux de molasse verte et de cailloux vient buter, elle aussi, contre le mur dégagé
A l’est du mur dégagé, le rocher qui apparaît près du parement oblique du mur a été taillé pour permettre de placer le mur. Le rocher se situe à 0.80 m du niveau du sol actuel (près du mur) et 0.20 m au pied de la façade ouest de l’annexe. Cette dernière repose sur le rocher.
Sondage 2. (8.80 / 1.20 m)
Cette tranchée transversale au fossé a été effectués à 3.50 m au sud du décrochement que fait l’angle nord-ouest du rempart du château.
Le sondage est limité à l’ouest par le rocher qui - à cet endroit - est pris en sous-oeuvre par un mur formé de blocs de calcaire cassés. Ce mur de soutènement repose à 1.60 m cous le niveau du sol sur le rocher qui a été taillé pour le recevoir.
Quatre différentes couches butent contre le mur de soutènement du rocher et de même à l’est contre un mur (B) d’une épaisseur de 0.70 m, mis à sec, dont la semelle n’a pas été trouvée. Etant donné l’instabilité du terrain et la profondeur déjà atteinte dans ce sondage, nous ne l’avons pas cherchée. Il doit s’agir du mur que l’on peut observer deux mètres plus bas et qui est situé nord-sud. Il s’agit d’un mur de terrassement pour un jardin ou un chemin.
La première couche (1) comprise entre le mur de soutènement et le mur de jardin (B) est formée d’humus brun très foncé et de quelques cailloux (niveau inférieur 0.60 m du sol actuel).
La deuxième couche (2) est composée de terre brune claire argileuse, de cailloux et de briques. La plupart des tessons (19e siècle) trouvés sont tirés de cette couche
(niveau inférieur 1 m du sol actuel).
La troisième couche (3) est constitués essentiellement d’une terre noirâtre. Quelques tessons on ont été retirés, mais surtout des tuiles faites à la main (niveau inférieur 1.40 m du sol).
La quatrième couche (4) est formée de terre très foncée et tassée. Elles contient des débris de tuiles faites à la main. A trois mètres du sol cette couche est en contact avec la terre vierge, terre verte, très sableuse mais compressée.
A l’est du mur dégagé (b), entre ce dernier et le rempart occidental, une seule couche a été remarquée sur le rocher qui se situe à 1.90 m du niveau du sol. Il s’agit d’une couche de remblais comprenant des blocs de molasse, des tuiles et des cailloux.
Les fondations du rempart ouest reposent sur le rocher qui se trouve à 1.90 m au-dessus du niveau du sol actuel.
Sondage 3. (1.40 / 2.0m )
Ce sondage a été effectué au voisinage de l’angle sud-ouest du rempart ouest du château.
A 0.80 m du sol, un mur de direction est-ouest a été dégagé. Il forme un angle à 0.50 m de la façade ouest pour se diriger parallèllement au rempart en direction du nord. La mur est appuyé contre le rocher sur lequel est construit le rempart ouest du château; la maçonnerie est faite de moellons de rivière de moyenne grandeur, liés par un mortier solide.
Sondage 4. (2.40 / 2.60 m)
C’est après avoir trouvé le mur du sondage 1 qui se dirige vers le nord, qu’il a été décidé d’ouvrir cette fouille au voisinage de l’angle nord-ouest de l’annexe afin de voir l’extension de cette construction vers le nord.
A 0.50 m du sol, un mur de situation nord-sud a été découvert. Il forme un angle obtus le reliant à l’angle nord-ouest de l’annexe. Ce mur bute contre les fondations de l’angle nord- ouest de l’annexe. Son appareil est semblable à celui du mur du sondage 1, mais sa largeur (0.70 m) est sensiblement inférieurs. La semelle de ce mur n’a pas été atteinte.
Sondage 5. (1.80 / 1.00 m)
La liaison des deux murs trouvés dans les sondages 1 et 4 est prouvée par l’analyse des mortiers; mais le différence d’épaisseur entre ces deux murs est quelque peu curieuse (0.70 m dans le sondage 4 et 1.40 m dans le sondage 1).
C’est pourquoi il fallait voir, par un sondage intermédiaire, la jonction de ces deux différentes épaisseurs de mur.
A 0.50 m du sol actuel, la dernière assise du mur a été dégagée. L’épaisseur du mur à cet endroit est de 0.66 m. Cette assise repose sur le rocher dans lequel une terrasse lui a été aménagée.
Conclusions
Du côté ouest la pente de la colline est douce contrairement aux autres côtés du château qui s’élèvent au-dessus de fortes pentes.
Mal défendu par cette topographie, le côté ouest du château d’Oron a été protégé par la construction des douves.
Le fossé a été partiellement taillé dans la molasse qui forme la crête de la colline. Aux endroits où le rocher ne permettait pas aux constructeurs d’obtenir une profondeur de fossé satisfaisante, des murs ont été élevés et un talus a été créé à l’ouest de ces murs. La profondeur de ce fossé était de trois mètres environ.
Le niveau original du fond de ce fossé est difficile à définir. Il est fort possible que la terre naturelle et le rocher en aient formé le fond.
La façade ouest de l’annexe et le rempart occidental sont fondés sur le rocher. La pente du rocher a été partiellement utilisée pour la construction du rempart ouest.
Les murs découverts dans les sondages 1 et 3 - 5 sont postérieurs à la construction de l’annexe et du rempart.
Selon une gravure assez précise de Merian, datée de 1642, un bâtiment de moindre importance se situait dans le voisinage de l’angle sud-ouest de la cour; c’est pourquoi, nous avons effectué le sondage 3; il s’est révélé utile car les fondations de la bâtisse en question ont pu être dégagées.
L’extension vers l’ouest et vers le nord de ce petit bâtiment n’a pas été déterminée, mais selon la gravure de Merian il ne devait pas s’étendre à plus de quatre mètres du rempart et ne possédait qu’un niveau. Il devait s’agir d’une grange construite vers la fin du Moyen-Age et qui existait encore en 1642.
Le mur trouvé dans les sondages 1, 4 et 5 date certainement de la même époque. Dans sa moitié sud il est construit sur le rocher qui a été taillé pour en recevoir les premières assises. L’élargissement de ce mur vers le sud est dû à la configuration du terrain.
Le plan de ce bâtiment était trapézoïdal. Il était pourvu d’une porte dans sa façade sud dont l’embrasure orientale a été partiellement retrouvée au pied du rempart. La fonction de ce bâtiment ne peut être définie avec précision, mais il devait probablement s’agir d’une grange ou d’une remise.
Olivier Feihl
Moudon, le 16 septembre 1976
|Home | châteaux du canton | châteaux suisses | entrée du château
©Les châteaux suisses. Die Schweizer Schlösser. The Swiss Castles